Un changement d’équipe, de nouvelles priorités au niveau professionnel, moins d’heures d’entraînement et moins de courses au programme en début d’année, tout laissait penser qu’Adrien Chenaux allait avoir besoin d’un peu de temps pour retrouver son niveau. Et pourtant, au moment d’entamer les choses sérieuses, Adrien Chenaux a tout de suite répondu présent. Engagé sur l’épreuve UCI du Mythic Chrono Vélo Vert Festival à Villard de Lans où il visait une qualification pour les Mondiaux en Valais, le Fribourgeois n’a pas fait dans le détail en prenant une magnifique deuxième place derrière le belge Sébastien Carabin. D’excellente augure pour les courses de juin qui se profilent à l’horizon, à commencer par le Raid Evolénard… Entretien :
Pour la saison 2019, tu es passé du Team Papival Bergamont au Team BMC Fribourg. Qu’est ce qui a motivé ce changement d’équipe ?
Alors oui, plusieurs facteurs ont fait que j’ai changé à l’inter-saison. J’ai rejoins avec mon frère Florian (spécialiste de cross-country) le Team VTT BMC Fribourg, une équipe qui existe depuis quelques années déjà mais qui ne comptait « plus que » 2 coureurs actifs sur le circuit l’an passé. Se rapprocher d’une équipe de son canton, redonner un nouvelle dynamique à ce team avec des partenaires d’entraînement et même de club est quelque chose de très motivant ! J’ai passé 3 magnifiques saisons avec Alain Glassey : plus qu’un manager, un vrai passionné de cyclisme ! Que d’émotions partagées avec toute son équipe. Encore MERCI à lui. Enfin, j’ai aussi ré-orienter ma « carrière » sportive.
Après avoir côtoyé les tous meilleurs Suisse de la discipline pendant deux ans, tu semblais mûr pour franchir un nouveau cap cette saison… Qu’est ce qui t’a décidé à ne pas poursuivre à 100% dans cette direction ?
J’ai eu la possibilité de commencer en janvier un Brevet Fédéral de technicien en géomatique en cours d’emploi. C’était le moment ou jamais pour moi ! Du coup, j’ai revu mes ambitions dans le VTT. Pas forcément à la baisse mais avec plus de recul et plus ciblé. Honnêtement, je n’avais pas bcp d’attentes en changeant de discipline en 2016. Mais alors qu’est-ce que je me suis surpris et pris bcp de plaisir ! Courses après courses, j’ai montré une belle régularité et des progrès tant au niveau technique que physique. Décrocher un contrat dans un team professionnel aurait été la cerise sur le gâteau, l’aboutissement. Malgré tout cela, le plaisir pris au quotidien sur et en dehors du vélo est quelque chose de primordial et que j’ai envie de garder … pour longtemps. Je veux continuer sans regret !
En dehors d’Urs Huber et d’Ariane Lüthi il n’y a personne qui vit du VTT marathon en Suisse. Est-ce que tu penses que c’est possible de mener ce genre d’aventure en Suisse romande ?
Je pense que le fait d’être romand n’est pas un avantage mais non plus un inconvénient ! A nous romands de nous imposer et aussi de s’intégrer avec la langue et la mentalité. A l’heure actuel, le VTT Marathon compte relativement peu de professionnels à proprement dit : l’Italie doit être la nation qui compte le plus de « pro ». Le fait que cette discipline n’est pas olympique en est probablement une cause mais c’est aussi logique en rapport avec le cross-country. Malheureusement, les temps changent et il est de plus en plus compliqué de décrocher un contrat, quelque soit la pratique du cyclisme …
Tu viens de prendre une belle deuxième place au Vélo Vert Festival. Est-ce que tu t’attendais à être déjà aussi bien placé à ce moment de la saison?
Je pourrais comparer cette surprenante 2ème place avec ma victoire sur le Raid Evolénard 2017 ! Je ne m’attendais pas à me retrouver si bien placé surtout à cette période de la saison. Mon but premier était d’assurer la qualification (Top 20) pour les Championnats du Monde VTT Marathon à Grächen en septembre. L’objectif a donc été pleinement accompli. Monter sur un podium d’une manche de l’UCI VTT Marathon Séries est aussi une belle satisfaction et montre ma progression depuis mes débuts dans la discipline en 2016.
La Garmin Bike Cup lance cette année une nouvelle série Marathon avec le Raid Evolénard, La Jura Bike Cup et la Barillette. Est-ce que ça va être un objectif pour toi cette saison ?
Ces nouvelles courses sont vraiment un plus pour dynamiser la participation à ces événements ! On voit que de plus en plus de bikers aiment se lancer des défis et les distances « marathon » remplissent ce critère. Il faut aussi féliciter et encourager tous les organisateurs de ces courses qui doivent s’investir énormément pour mettre sur pied leurs compétitions.
Quels vont être les gros rendez-vous pour toi cette saison ? Est-ce que tu as un objectif particulier lors des championnats du Monde qui auront lieu en Valais ?
Mes objectifs pour la suite de la saison seront les courses qui correspondent le mieux à mon point fort; la bosse. Je pense donc au Raid Evolénard, à la BerGibike mais aussi et surtout au Grand Raid Verbier-Grimentz ! Je ne veux pas me donner d’objectif chiffré car je dos aussi tenir en compte la diminution de mon nombre d’heures d’entraînement qui pourra peut être me faire défaut sur la distance. Concernant les Championnats du Monde en Valais, il sera très certainement compliqué mais pas impossible de ré-éditer ma 40ème place obtenue l’année passée en Italie !