Retour sur la saison 2015 avec Arnaud Rapillard

En 2015, Arnaud Rapillard a eu l’occasion de vivre une magnifique aventure en intégrant le Team IAM Moutain Tschopp. Il s’est montré à la hauteur tout au long de la saison, tout d’abord en épaulant  Johann dans sa conquête du titre national à Evolène, puis d’un point de vue plus personnel suite à la chute de Johann qui a mis un terme prématuré à sa saison. Il revient avec nous sur cette belle saison et nous parle des défis qui attendent le Team, maintenant que le sponsor principal s’est retiré.

Arnaud, tu sors d’une saison extraordinaire, avec notamment une 7ème place au Grand Raid, et tu termines l’année au 8ème rang du classement UCI MTB marathon après avoir occupé le 5ème rang. Qu’est ce qui a été déterminant dans cette progression ?

Le fait que Johann m’accorde sa confiance m’a vraiment motivé. Le côtoyer régulièrement à l’entraînement m’a certainement permis de passer un palier. Optimiser tous les paramètres en lien avec la performance pour élever mon niveau (entraînement, alimentation, récupération..) devenait un vrai challenge. J’ai aussi bénéficié d’une certaine liberté d’horaire au sein du service de médecine du sport de la clinique romande de réadaptation à Sion pour y combiner un taux d’activité à 80% avec ma passion pour le cyclisme.

J’imagine que tu as vécu pas mal de moments forts au cours de cette sasion. Qu’est ce qui restera comme le souvenir marquant pour toi en 2015 ?

Au niveau de l’équipe, la victoire de Johann à Evolène avec le titre de champion suisse reste sans aucun doute le plus beau moment. Bien sûr c’était un objectif et si dans le cœur des valaisans Johann était le favori, sur le papier ce n’était pas vraiment le cas. On a préparé et construit ce succès ensemble et nos choix se sont avérés payants (courses de préparation,reco, matériel…).

A titre personnel c’est bien le Grand Raid que je garde comme meilleur souvenir de cette saison. J’étais conscient d’avoir franchi un palier mais le chrono de 6h28 entre Verbier et Grimentz se situe au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer. Une préparation méticuleuse qui porte ses fruits, pas de soucis mécaniques, une météo idéale, des ravitailleurs au top, toutes les conditions étaient réunies pour que ce soit le jour parfait.

Urs Huber, l’homme fort du VTT marathon en Suisse s’est accordé deux semaines de pause avant de reprendre l’entraînement pour la saison prochaine. De ton côté, comment se déroule ta préparation pour 2016 ?

Après le roc d’Azur j’ai également effectué une coupure et même si j’ai profité de l’été indien pour me balader en montagne le week-end, ma pause a duré 6 semaines. Un délai nécessaire pour combler un léger déficit d’heures au laboratoire de physiologie mais aussi pour bien recharger les batteries.

Après avoir autant progressé en 2015, quels vont être tes objectifs pour la saison 2016 ?

J’étais le premier surpris de gagner 4 à 5 minutes à l’heure cette saison sur les différents marathons. Mon premier souhait serait de pouvoir évoluer au même niveau en 2016, avec autant de régularité et en évitant les blessures.
Est-ce que je suis capable de viser plus haut, honnêtement je ne le sais pas. Je n’ai pas le talent nécessaire pour monter sur des podiums au niveau national ou international et je suis conscient de mes limites. L’expérience cumulée lors de ces dernières saisons pourrait toutefois m’aider à grappiller quelques minutes sur l’une ou l’autre courses, le Grand Raid par exemple.

Johann Tschopp, ton co-équipier au sein du Team IAM Mountain avait fait une grosse chute lors des championnats du monde et n’avait plus pu courir en 2015. Est-ce que tu peux nous donner de ses nouvelles ? Quels vont être ses objectifs pour la saison à venir ?

Mis à part le centimètre de taille perdu suite à sa fracture et tassement de vertèbre Johann a retrouvé pleine possession de ses moyens. Le retrait tardif de IAM funds.ch, sponsor principal, nous pousse à revoir le fonctionnement de l’équipe pour 2016 et forcément les objectifs. Nous sommes en pleine restructuration et n’avons à ce jour pas finaliser notre budget. L’équipe sera donc rebaptisée et pourrait accueillir un 3ème coureur. Johann ne pourra probablement plus vivre uniquement de ce sport mais cette péripétie favorise la transition au sein de son magasin de cycles.
Cependant, ce que je peux dire avec certitude, c’est que Johann portera le maillot de champion Suisse qui lui est dû jusqu’au prochain championnat.

La situation est plutôt difficile pour les courses VTT en Valais, avec chaque année quelques courses qui disparaissent, et le Trophée VTT Valaisan qui est encore incertain pour la saison prochaine. En tant que meilleurs coureurs VTT en Valais, comment est-ce que tu expliques le manque d’engouement pour ce sport dans notre canton, alors qu’il se porte plutôt bien dans d’autres régions de Suisse ?

Un phénomène de mode peut-être. L’âge d’or du VTT est derrière, le trail est en pleine effervescence. Il devient difficile de faire l’unanimité lorsque l’on propose un parcours. Trop technique, pas assez technique, trop court, trop long… Et puis « l’isolement » géographique du valais freine certainement les participants hors cantons. Est-ce rentable de faire plus de 3h de route aller-retour pour 1h de course ?
La participation populaire devient de plus en plus faible.
Les causes sont certainement multiples et la solution miracle n’existe probablement pas. Toutefois, J’espère vivement que l’on trouve des solutions afin de pérenniser les courses déjà en place et peut être développer d’autres projets, comme le swiss epic qui a l’air de plaire. Pourquoi pas une trans Valais ?

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