Le niveau de performance atteint de nouveaux sommets lors du Nationalpark Bike-Marathon. A la suite du vainqueur Urs Huber, ce ne sont pas moins de trois coureurs, Alban Lakata, Jochen Käss et Daniel Geismayr qui ont rejoint l’arrivée en moins de 35 secondes. Au total ce sont plus de 1700 amateurs de VTT qui se sont lancé à l’assaut des différents parcours de 47 à 137 km au travers des magnifiques paysages du parc national suisse!
Texte et Photos : Martin Platter
L’édition 2016 du Nationalpark Bike-Marathon a été marquée par une densité de performance jamais vue sur cette course. Une décision au sprint avait déjà eu lieu en 2014, lorsqu’Urs Huber avait dû s’avouer vaincu par le triple champion du monde Christoph Sauser. Mais qu’au terme des 137 km de course au travers du parc national suisse, trois coureurs rejoignent l’arrivée 35 secondes après le vainqueur n’était encore jamais arrivé.
Selon l’expression d‘Urs Huber, le rythme au départ était «relativement tranquille.» Mais ceci a constamment changé par la suite, lorsque lui ou le co-favori Alban Lakata ont pris la tête dans les différentes montées du parcours. Le groupe de tête s’est donc continuellement réduit jusqu’à Livigno, au pied du fameux col de Chaschauna, principale difficulté de la journée avec ses 2700m d’altitude, où Urs Huber est entré résolument en action. Après une centaine de mètres, seul le champion autrichien Alban Lakata pouvait encore suivre le champion suisse. Daniel Geismayr et Jochen Käss devaient laisser partir le duo. Après deux tiers de la montée, c’était au tour de Lakata de durcir le rythme et de faire le trou sur Urs Huber qui parvint cependant à refaire son retard dans la descente. Les deux champions nationaux ont fait ensuite cause commune jusque‘à Ftan – sachant pertinemment que les deux coéquipiers Jochen Käss und Daniel Geismayr, qui étaient sur leur talons, n’auraient aucune peine à collaborer. Avec une attaque dans la descente finale, c’est finalement Urs Huber qui a réussi à faire la décision en sa faveur.
rare.
«J’ai terriblement souffert dans la montée vers Chaschauna. J’ai donc dû laisser partir Lakata. J’ai pu le reprendre dans la descente mais à partir de Lavin, j’ai plus pu prendre les relais, parce que je souffrais de la chaleur. A partir de là c’est donc lui qui a travaillé.», expliquait Huber, reconnaissant. Lakata se réjouissait de son côté de retrouver une place sur le podium après une phase difficile. Le fait qu’il prenne la tête dans la Chaschauna était en partie accidentel: «J’avais une petite vitesse plus grosse que celle d’Urs. Par contre je voulais atteindre le sommet avant lui, afin de pouvoir aborder la descente à mon rythme. » Le fait qu’Urs Huber revienne sur lui dans la descente faisait donc partie de son plan. Rouler les derniers 50km jusqu’à Scuol tout seul aurait été relativement dur. «C’était bien que Daniel et Jochen n’étaient pas loin derrière. Ça nous a mis la pression et obligé à rouler plutôt que de jouer tactique », déclarait Lakata. Attaquer encore Uber dans la descente finale, sur la route en gravier glissante aurait été trop dangereux pour lui. «Je suis vraiment devenu un père de famille », expliquait Lakata avec un clin d’œil. Troisième cette année alors qu’il avait terminé à la deuxième place l’année dernière, Jochen Käss tentait d’expliquer sa relative faiblesse dans la montée de la Chaschauna «Je n’ai pas abordé cette course dans un état de fraîcheur total, puisque je sors d’une phase de préparation intense pour la fin de saison». Du côté des romands, Jérémy Huguenin a fini à la septième place, terminant du même coup troisième Suisse. Les deux Fribourgeois Xavier Dafflon et Adrien Chenaux, terminent respectivement 9ème et 12ème.
Chez les dames, c’est Cornelia Hug qui a pu fêter sa première victoire sur la Garmin Bike Marathon Classic. «J’avais beaucoup de crainte d’être freinée par des crampes à cause de la chaleur. Mais tout s’est bien passé et je me réjouis énormément de ce résultat », déclarait la Bernoise qui avait terminé au deuxième rang samedi dernier au Grand Raid. La deuxième place est revenue à la leader de la Garmin Bike-Marathon-Classiscs Nadia Walker alors que Florence Darbellay complétait le podium. La romande semblait avoir plus de peine à digérer le Grand Raid que ses concurrentes. «C’était dur», déclarait-elle dans un élan de sincérité rare.