Titré en Norvège en 2019, Fabien Monnier a eu l’occasion de balader son maillot de champion d’Europe sur toutes les routes de Suisse et d’ailleurs pendant près de deux ans! Le coureur du Team Papival Scott Grand Raid BCVs sait qu’il aura fort à faire pour défendre son titre sur les pentes du Raid Evolénard, mais se réjouit déjà de se frotter à nouveaux aux meilleurs masters d’Europe. Il revient avec nous sur sa course victorieuse en Norvège et sur la magnifique opportunité que représentent les Championnats d’Europe pour les coureurs amateurs, qui peuvent prendre le départ sans devoir passer par des sélections, contrairement aux Championnats du Monde!
Tu es champion d’Europe master en titre après ta victoire en Norvège il y a deux ans. Est-ce que tu peux revenir pour nous sur le déroulement de cette journée ?
Le déplacement jusqu’en Norvège n’était pas le plus pratique, en pleine canicule en Suisse nous arrivons sur place avec des températures à peine en dessus de 0.
Ma femme et moi étions logés dans l’hôtel juste à côté du départ, nickel pour se mettre dans l’ambiance. En discutant avec les organisateurs j’ai pu obtenir quelques infos sur les passages difficiles du parcours et sur les coureurs à surveiller.
Le matin de la course, les élites ont été les premiers à prendre le départ 30min avant tous les masters. Je me souviens qu’au départ il neigeait (en plein mois de juillet, rien de plus normal en Norvège sûrement).
Le parcours d’environ 75km comportait 2 grosses montées avec énormément de single sur la première moitié. Il fallait être dans le bon groupe dès le début.
Une fois les écarts fait, les 30 derniers km se sont dérouléa sous format contre la montre avec une petite chute à 7km de l’arrivée et la peur de me tromper de chemin ou de crever. Il n’y a vraiment qu’une fois la ligne d’arrivé passée que j’ai vraiment osé y croire.
La cérémonie protocolaire avec l’hymne nationale aussi loin de la maison a également été un moment fort de cette journée.
Je me souviens ne pas avoir trop parlé de la course avant afin de diminuer pression et de ne pas me porter la poisse.
Quelle était l’ambiance sur la ligne de départ de ces championnats d’Europe en catégorie master?
Froide ! Avec 3 degrés j’ai même vu des concurrents partir avec un surcasque. Il n’y avais pas beaucoup d’échanges avec les coureurs, la barrière des langues et le fait de ne connaître personne n’a pas aidé. L’ambiance était plus à l’observation des cuissots pour prendre la bonne roue.
Quels sont les critères de sélection pour pouvoir participer à des championnats d’Europe en catégorie master ?
Hormis une licence, un vélo et un casque aucune et c’est ça qui est top, cela permet vraiment à tous le monde de prendre le départ et profiter d’une organisation parfaite et d’un parcours préparé aux petits oignons.
En 2021, l’accès aux championnats du monde sera plus compliqué avec les nouvelles règles UCI, les UEC’s permettent à tout un chacun de participer à un bel événement du calendrier.
Pour rouler en catégorie master il faut bien entendu avoir la bonne licence. En marathon il est courant de voir des coureurs de plus de 30ans en élite, en général les top coureurs. La catégorie master permet à tous de se battre en fonction de son âge.
Un bon coureur master roulera souvent autant bien qu’un coureur élite mais au delà d’un certain âge la différence sera trop grande et les différentes catégories master sont un plus pour la motivation.
Tu connais bien le parcours du Raid Evolénard. Est-ce que tu penses pouvoir défendre ton titre sur ce type de tracé ?
Cela va être compliqué, principalement à cause des forts pourcentages du parcours, surtout sur la deuxième bosse qui va avantager les coureurs légers. Mais peu importe j’espère surtout prendre un maximum de plaisir sur ce parcours inédit et dans un cadre majestueux.
Je n’ai pas encore arrêté mon choix de VTT entre full ou semi, les nouvelles portions de descente empruntant moins de chemins 4×4.
Est-ce que tu peux nous dire comment est-ce que tu t’entraînes pour être au top dans cette catégorie ?
Normalement je commence ma préparation fin novembre par du foncier en extérieur et du renforcement ainsi que du spécifique en salle. Cette année particulière nous avons été obligé d’être innovant avec la fermeture des salles de fitness. Mon coach Bernard Maréchal me prépare mes plans chaque semaine, les intensités commencent dès janvier.
Spécifiquement pour les UEC’s et particulièrement pour les coureurs étrangers, la reconnaissance du parcours reste un point délicat. Tout le monde ne peux pas venir repérer le parcours avant la course. Je conseille aux coureurs de s’informer via YouTube (de nombreux passages filmés onboard sont disponibles) et d’analyser les segments Strava qui restent un bon indicateur sur la pente et le terrain (analyse de la vitesse moyenne, cardio, …).
En dehors de ces championnats, quels vont être les gros objectifs de la saison pour toi ?
Hormis les UEC, le gros objectif reste pour moi le Grand Raid BCVs. Habitant la région et étant coureur au sein du team « Papival Scott GR BCVs » de l’événement, il n’est pas possible de passé à côté de ce rendez-vous de fin d’été.
J’ai également de plus en plus envie de me faire plaisir et de découvrir toujours plus de nouveaux endroits en vélo, ce sport permets tellement de s’évader et voyager avec une telle liberté.
Merci pour tes réponses !
Je souhaite à toutes et à tous une bonne préparation pour les prochains UEC et que ce Covid-19 ne perturbe plus nos vies et calendrier pour nous permettre de profiter pleinement de notre sport et de la vie.