Depuis qu’il a rejoint le team Mountain Tschopp, le valaisan Arnaud Rapillard n’arrête plus de progresser. Après une année 2015 qui lui avait entre autre permis de terminer le Grand Raid en dessous de 6h30, il a enchaîné avec une saison 2016 à un niveau encore plus élevé et termine l’année à la première place du classement UCI marathon. Le Raid Evolénard revient sur cette fantastique saison avec Arnaud.

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Tu rentres tout juste d’Afrique du Sud, où tu as mis un terme à une longue saison. Quel bilan est ce que tu tires de cette année 2016 ?

Sous peine de répéter la même chose qu’un an plus tôt, je peux affirmer que je réalise de loin ma meilleure saison. 2016 a été marqué par de nombreux bons résultats, beaucoup de régularité, un plaisir et une motivation toujours aussi grande.  Des moments forts sur le vélo ou en dehors avec les personnes qui partagent ma passion, un tas de bon souvenirs.

L’année dernière tu nous confiais que le meilleurs moment de ta saison avait été le Raid Evolénard où tu avais pu fêter le titre national avec Johann. Qu’est ce qui va rester comme le moment fort de cette saison 2016 ?

Honnêtement j’ai de la peine à en dégager un en particulier, tellement ils furent nombreux. Le sprint victorieux pour la 2^ème place à Montafon en Autriche ou l’arrivée à bout de force au Grand Raid procurent assurément de belles émotions.

Dans cette même interview tu affirmais ne pas avoir le talent nécessaire pour finir sur le podium sur des courses nationales ou internationales. Une année plus tard tu as apporté la preuve flagrante que tu avais tort, avec une magnifique troisième place à l’o-tour ! Es-tu toi-même surpris par ta progression cette saison ?

Il y a des fois où il est plus agréable que d’autres de se tromper. 3^ème à Obwald, 2^ème en Autriche, la démonstration est flagrante.  J’étais là au bon endroit au bon moment. Le facteur chance à Obwald ou je bénéficie de la crevaison de Stauffer dans la dernière descente pour monter sur la boîte et une course référence en Autriche où certains cadors étaient absents.

Au moment de cet interview, tu es toujours en tête du classement UCI marathon. Jusqu’à quand est-ce que tu penses pouvoir défendre cette place et était-ce un objectif pour toi ? Qu’est-ce le fait de mener ce classement mondial a changé pour toi par rapport aux autres coureurs et aux sponsors?

C’est également une bonne surprise. Le classement UCI est un peu anecdotique en marathon mais j’ai exploité au maximum les possibilités qui m’étaient offertes pour marquer des points. Les compteurs sont remis à zéro après le championnat du monde et le profil des courses de la 2^ème partie de saison ainsi que la proximité de ces évènements m’ont permis d’engranger beaucoup de points. ( 2x 2^ème, 1x 3^ème, 2x 9^ème , 1x 10^ème). Ma position de leader n’effraie pas les meilleurs coureurs dont fait partie Urs Huber par exemple mais c’est un gage de régularité.

En première partie de saison les marathons UCI ne sont pas nombreux en Europe et ce ne sera pas une priorité de défendre cette place. Cela impliquerait de gros déplacements pour un rang qui est juste honorifique.

Pour les sponsors c’est différent. Ce résultat est important et démontre une certaine valeur. Avec le retrait de Johann c’était important de montrer que le team pouvait exister et performer sans lui.  Emeric est également très performant. On donne le maximum pour remercier Johann ainsi que tous les partenaires de leur aide et de leur confiance.

Au niveau de l’équipe, il y a eu beaucoup de changements cette année avec l’arrivée d’Emeric puis l’annonce du retrait de la compétition pour Johann. Comment est-ce que l’équipe va évoluer pour la saison prochaine en terme d’effectif et quels vont être les objectifs principaux du team ?

Notre idée première était de pérenniser la structure et de ne pas devoir se poser les mêmes questions chaque fin de saison. C’est en cours et Rocky Mountain via Chrissports nous assure son soutien pour les 3 prochaines saisons. De là, l’équipe est certainement destinée à accueillir de nouveaux coureurs, même si en principe, nous resterons une petite équipe.

Quel est ton secret pour progresser de manière aussi régulière saison après saison et comment est-ce que tu évalues ta marge de progression? Qu’est-ce que tu nous réserve pour la saison prochaine ?

En m’entraînement encore plus fort que l’an dernier j’ai certainement réussi à élever mon niveau de quelques pourcents. Aussi je pense que mes connaissances en physiologie et en entraînement me permettent d’exploiter au maximum mes qualités. D’un côté  je choisis et prépare spécifiquement les courses qui sont taillées pour moi et de l’autre, je donne le maximum et essaie de courir intelligemment sur les parcours qui me conviennent moins. La régularité fût vraiment mon point fort, peu de pépins mécaniques, pas de gros bobos… surtout de l’expérience en plus pour éviter quelques erreurs du passé.

Je pense qu’il sera dur de grimper plus vite, par contre grimper à un bon rythme plus longtemps c’est mon objectif.  Je peux progresser encore dans les descentes, je perds du temps bêtement. Mon Grand Raid en est l’exemple. Je voudrais à moyen terme y réussir la course parfaite. Un moment d’euphorie entre Evolène et Eison cette année m’a fait connaître l’enfer dans le final.  Je me fais sortir du groupe de tête dans la descente sur la Tzoumaz et me trouve avec plus de 2 minutes de retard à Nendaz, 5 minutes dans la vue entre Mandelon et Evolène et du temps perdu entre le Basset de Lona et Grimentz. Il y a mieux en faire, j’en suis convaincu.

Après une saison très chargée j’imagine que la pause hivernale est bienvenue. Comment est-ce que tu vas gérer cette période pour te préparer au mieux pour la prochaine saison

J’ai un peu tiré sur la corde en fin de saison avec notamment un dos bien fatigué et pas mal de douleurs.  Le mois de novembre sera plutôt dédié au repos, avec  néanmoins 1 sortie à vélo ou à pied le week-end si la météo le permet histoire de profiter des couleurs d’automne et d’un paysage magnifique.  En semaine ce sera plus calme avec un footing ou une activité en salle type badminton ou squash.

Merci pour tes réponses et bonne pause hivernale !